Au quatrième jour de l’occupation de Bukavu par l’Alliance du Fleuve Congo (AFC/M23), la vie reprend progressivement son cours dans la capitale de la province du Sud-Kivu.
Un retour timide à la normale
Ce mercredi 19 février 2025, la rédaction de Freemedia a constaté un retour timide à la normale dans certains quartiers de la ville. Sur la place de l’Indépendance, par exemple, les bus, les motos et les tricycles ont repris du service, transportant les habitants vers leurs destinations. Les piétons ont également fait leur retour dans les rues, se rendant à leurs occupations quotidiennes.
Cette reprise est également visible au marché de Mashinji, au beach Muhanzi, dans la commune de Kadutu. Les vendeurs et vendeuses sont de nouveau présents, proposant des produits vivriers et non-vivriers. Antoinette, vendeuse de haricots, témoigne d’une situation prometteuse, malgré l’absence de certaines de ses collègues :
« La situation s’améliore peu à peu. Nous sommes revenus au marché et je suis très contente. Nous avons passé cinq jours sans pouvoir venir ici et toutes mes collègues ne sont pas encore revenues. Les choses ont changé, ce n’est plus comme avant pour s’approvisionner. Quelques clients sont passés aujourd’hui, ils ont juste demandé les prix sans acheter, car ils n’ont pas d’argent. On verra demain. Si seulement la paix revient, ceux qui sont restés à la maison reviendront, car c’est notre source de revenus. Nous espérons que cette paix retrouvée va durer pour toujours », espère-t-elle.
Même son de cloche du côté de Dorcas Alice, vendeuse de pommes de terre, qui insiste sur le retour des autres commerçants : « Le commerce reprend bien, même si certaines vendeuses ont encore peur et n’ont pas repris leurs activités. Nous vendons aux clients qui viennent timidement au marché. Les prix n’ont pas augmenté. J’exerce mon activité depuis trois jours déjà. Que ceux qui sont restés à la maison reviennent aussi au marché.«
Après la prise de la ville de Bukavu par l’AFC/M23 le 16 février 2025, une accalmie s’observe dans la ville. Cependant, de nombreux habitants restent encore chez eux, hésitant à reprendre leurs activités. Les témoignages recueillis montrent un désir de retour à la normale, mais aussi une certaine inquiétude quant à la situation.
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