Rareté de produits de première nécessité sur les marchés.
La ville de Bukavu, au Sud-Kivu, fait face à une pénurie de produits de première nécessité. Cette situation est directement causée par l’occupation par les rebelles du M23/RDF de certaines zones du Nord-Kivu, ce qui a entraîné une coupure du trafic routier et lacustre.
Un constat établi par notre rédaction ce lundi 3 février 2024 révèle que de nombreux commerçants de Bukavu s’approvisionnent habituellement au Nord-Kivu pour des produits tels que les haricots, le riz, les pommes de terre et les fruits, farine de maïs, etc…
« Les produits que nous vendons, nous les achetons au Nord-Kivu. Maintenant, le marché est vide. Presque tous les fruits que nous vendons viennent de là-bas, c’est pourquoi vous constatez que les produits sont rares ici », explique Mabulayi Ortense, vendeuse au marché de Feu Rouge.
Les conflits coupe Bukavu de son approvisionnement, les prix grimpent en flèche. Cette raréfaction des produits a inévitablement entraîné une hausse des prix. Les pommes de terre, qui se vendaient auparavant 1 800 francs congolais le kilogramme, sont désormais négociées entre 2 500 et 3 000 francs congolais. Un sac de braises est passé de 75 000 à 100 000 francs congolais, et le prix du riz a augmenté de 20,5 à 22 dollars américains.
« Nous demandons seulement aux autorités de tout faire pour chasser l’ennemi, car si l’ennemi est présent dans le pays, les activités tournent toujours au ralenti », ajoute la vendeuse.
La présidente du marché Feu Rouge, qui a souhaité rester anonyme, souligne que cette situation la met en conflit avec les clients : « Les clients disent que nous profitons de cette situation de guerre à Goma, alors que nous aussi, nous manquons de marchandises. »
Une acheteuse interrogée témoigne : « La marchandise est là, mais c’est le prix qui grimpe. »
Malgré ces difficultés, le commerce à Bukavu se poursuit tant bien que mal, mais les clients n’achètent plus comme à l’accoutumée. « Nous sommes serrés, mais la peur n’est pas là », conclut une commerçante.
Mitterrand Rukozo
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