Entre 165 et 167 femmes ont été victimes d’agressions sexuelles de la part de détenus masculins lors de l’évasion massive de plus de 4 000 prisonniers de la prison de Munzenze, à Goma, le 27 janvier, alors que le groupe armé M23 lançait son offensive sur la ville. L’information a été révélée par un document interne de l’ONU, consulté par la BBC.

Alors que, la résolution 1325 des Nations Unies Femme Paix et Sécurité, demande aux parties aux conflits armés de prendre des mesures spéciales pour protéger les femmes et les filles contre les actes de violence pendant les guerres et de leur donner la possibilité de participer aux processus de paix afin de trouver des solutions à long terme. Les femmes et jeunes filles continuent à être les premières victimes des viollences sexuelle dans des conflits armés en RDC.
Les conflits qui utilisent les viollences sexuelle comme une arme de guerre sans aucune sanction de la communauté internationale.
Selon ce rapport, la plupart de ces femmes ont été tuées après que les détenus ont incendié la prison. Les conséquences de cette évasion sont désastreuses pour la population civile.
« L’accès à l’eau est coupé depuis plusieurs jours, des cadavres jonchent les rues et les maladies d’origine hydrique, comme le choléra, représentent une menace réelle », s’alarme Stephan Goetghbuer, responsable régional de l’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF).
Face à cette situation, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a appelé à un arrêt immédiat des violences et a exhorté toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire.
« Il est essentiel que des enquêtes soient menées sur les violations commises, afin de traduire les auteurs en justice et de garantir une responsabilité globale », a insisté le porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme.
De son côté, le Bureau en RDC de l’Agence des Nations Unies en charge des questions de santé sexuelle et reproductive (UNFPA) a également fait état d’une augmentation des cas de viols et de violences sexistes.
« Les rapports de plus en plus nombreux de viols dans les zones de conflit sont alarmants, alors que l’accès humanitaire demeure dangereusement limité », a alerté l’agence onusienne.
Les principaux axes d’approvisionnement humanitaire étant bloqués et l’accès aux soins de santé sévèrement restreint, les besoins des femmes et des jeunes filles augmentent à un rythme alarmant. Elles sont les premières victimes de la dévastation et sont confrontées à des risques accrus de violences sexuelles et sexistes, de grossesses non désirées et de perte de services de santé essentiels, a indiqué l’UNFPA.
L’agence onusienne estime à environ 20 000 le nombre de femmes enceintes dans la région, dont 15 % risquent de graves complications. Selon l’UNFPA, l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive est sérieusement compromis par l’aggravation de la situation sécuritaire, le manque de fournitures et l’accès limité aux points de prestation de services par les prestataires, notamment les sages-femmes, en première ligne dans les Kivu.
Mitterrand Rukozo
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