juin 17, 2024

RDC : « les femmes font des progrès, mais il en faut davantage » Jolly Kamuntu

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L’élection de trois femmes au Bureau de l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo (RDC) le 22 mai dernier a été saluée par de nombreuses voix comme une avancée significative dans la représentation des femmes dans les instances de prise de décision. Jolly Kamuntu Ntabunge, activiste des droits des femmes et Présidente de Karibu Jeunesse Nouvelle, a réagi à cette nouvelle dans une interview exclusive accordée à votre rédaction.

Mme Kamuntu exprime sa satisfaction quant à l’élection de trois femmes au Bureau de l’Assemblée nationale, soulignant qu’il s’agit d’un score à ne pas négliger. Elle encourage le gouvernement à poursuivre sur cette lancée en intégrant davantage de femmes à des postes de responsabilité, non seulement au niveau national mais aussi au niveau provincial et dans les entreprises publiques.

« Il est important de prendre en compte les capacités et le leadership des femmes lors de la prise de décision. Les femmes ont autant de potentiel que les hommes et il faut construire sur leurs forces plutôt que de se focaliser sur leurs faiblesses, » a-t-elle déclaré.

Attentes envers les femmes élues

Madame Kamuntu ne pense pas qu’il y ait d’attentes spécifiques envers les femmes élues. Elle estime qu’elles doivent accomplir un travail de qualité, tout comme leurs collègues masculins. « Nous souhaitons une Assemblée nationale qui répond aux besoins de la population, élabore des lois justes et équitables, et fait pression sur les gouvernants pour qu’ils prennent des mesures adéquates, «  ajoute-t-elle.

Vers une mise en œuvre effective de la Résolution 1325 ?

Mme Kamuntu se montre critique quant à la mise en œuvre de la Résolution 1325 en RDC, malgré ses 24 ans d’existence. Elle estime que les quatre piliers de la Résolution (prévention, participation, protection et redressement) ne sont pas encore une réalité. Elle espère que l’arrivée d’une femme Premier Ministre et l’augmentation du nombre de femmes à des postes de responsabilité contribueront à une meilleure application de la Résolution.

Mme Kamuntu pointe du doigt le manque de volonté politique comme principal obstacle à la mise en œuvre de la Résolution 1325. « Je toujours dis que les moyens financiers ne manquent pas, c’est un manque de volonté politique. Les gouvernants doivent prendre leurs responsabilités et concrétiser les engagements pris. »

Elle appelle à une mobilisation collective des femmes et des hommes pour faire pression sur les gouvernants et obtenir une mise en œuvre effective de la Résolution 1325. Elle souligne que la Première Ministre ne peut pas agir seule et que l’implication de tous est nécessaire.

Mme Kamuntu encourage les femmes à travailler avec les autorités morales dans leurs partis politiques pour que les compétences des femmes soient prises en compte lors de la désignation des candidats à des postes de responsabilité.

Divin Cirimwami

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