mai 2, 2024

Sud-Kivu : le fléau des violations des droits humains persiste, AFEM tire la sonnette d’alarme

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L’Association des femmes des médias (AFEM) lance un cri d’alarme ce vendredi 19 avril 2024 lors d’un point de presse avec les professionnels des médias. Dans un feuillet d’informations distribué aux journalistes, l’AFEM dénonce la recrudescence des violences faites aux femmes et aux filles dans la province.

AFEM a recensé de nombreux cas d’incidents d’insécurité, de tueries de femmes accusées de sorcellerie et d’autres formes de violences basées sur le genre dans les territoires de Walungu, Kabare, Sange et Luvungi, ainsi que dans la ville de Bukavu. Ce document rassemble des données alarmantes recueillies par l’Association des femmes des médias (AFEM) dans le cadre du programme PROPAIX II.

Pour ce qui est-ce la période allant de Novembre 2023 en Avril 2024 soit 6 mois, 169 cas des violations des droits humains ont été répertoriés dans les zones couvertes par le projet. C’est notamment :

– 30 cas des violences sexuelles dont 9 cas sur mineures. Le groupement de kalonge vient en tête avec 11 cas des viols des femmes et des jeunes filles, par des hommes armés non autrement identifiés ; 7 cas à Luvungi ; 6 dans certains quartiers de Bukavu ; 3 cas à Sange ; 2 à nyangezi et 1 à miti-Muhesa pendant cette période.

 – En date du 3 décembre 2023, une fille mineure du sous village Mushingi à Cifunzi dans le groupement de Kalonge à Kalehe a été violée par un élément du groupe armé actif dans la zone. Les faits se sont déroulés lorsque la victime était seule à la maison. Le bourreau a abusé d’elle en lui promettant la mort si elle osait crier ou dénoncer. Le lendemain matin, la fille a été conduite à l’Hôpital Général de Kalonge pour une prise en charge appropriée pendant que son bourreau a été arrêté pour quelques heures puis relâché plus tard suite à son statut.

 – Toujours à Kalonge en 2023, trois femmes dont une mineure ont été violées par un groupe d’hommes en uniforme non autrement identifiés lorsqu’elles revenaient du champ.

 – 41 cas des violences domestiques ont été documentés dont à 11 Bukavu ; 9 à Luvungi. 8 cas à Nyangezi (Walungu) 7 cas à Sange, et 6 à Kalonge

 – 60 cas des femmes accusées de sorcellerie dont 7 femmes tuées notamment 1 femme tuée à Miti, 2 femmes à Nyamutiri (plaine de la Ruzizi) ; 1 tuée à Ciherano ; 1 cas à Kalonge ; 1 femme tuée à Bagira (Bukavu) et 1 autre cas à Sange.

A ces incidents s’ajoutent 5 cas meurtres ; 2 cas d’enlèvements dont 1 à Kalonge et un autre à Sange, des corps sans vies ramassés, des cas vols et extorsions de biens de paisibles citoyens. Des cas d’agressions physiques sont également commis par des hommes armés sont décriés dans les zones concernées par le projet.

AFEM face aux journalistes

Face aux accusations de sorcellerie et aux violences basées sur le genre, AFEM mobilise une coalition et sensibilise les communautés.

Forte des informations recueillies sur le terrain, l’Association des femmes des médias (AFEM) a pris des mesures concrètes pour lutter contre les accusations de sorcellerie et les violences basées sur le genre au Sud-Kivu.

Dans le cadre d’un atelier sur la problématique des accusations de sorcellerie, AFEM a créé une coalition regroupant divers acteurs clés, tels que les forces de sécurité, les autorités judiciaires, les avocats, les administrations provinciales, les organisations de la société civile et les médias.

Cette coalition dynamique a mené une série d’actions de sensibilisation dans les différentes zones d’intervention du projet. Des forums communautaires, des tribunes d’expression et des activités de plaidoyer ont été organisés afin d’informer les communautés sur les graves conséquences de la justice populaire liée aux accusations de sorcellerie, qui touche principalement les femmes et les filles.

La Constitution de la République Démocratique du Congo accorde tous les droits humains et à la femme comme à l’homme. « Cependant, la femme reste victime de toute sorte de violences au sein de la communauté, sur le plan social, elle est assujettie à diverses contraintes d’ordre culturel dont les coutumes rétrogrades qui ne lui permettent pas d’accéder pleinement à la jouissance de ses droits, ce qui réduit sa participation aux efforts de développement de la communauté. Ces mentalités et pratiques culturelles influent sur le statut de la femme et sur le complexe de supériorité de l’homme envers elle au sein de la société, » regrette Nelly Adidja Chargé de Programme chez AFEM.

Face à l’ampleur des violences sexuelles et basées sur le genre subies par les femmes et les filles, l’Association des femmes des médias (AFEM) lance un appel urgent à tous les médias. « Ensemble, unissons nos voix et conjuguons nos efforts pour dénoncer ces atrocités et exiger des actions concrètes. Le plaidoyer doit se mener à tous les niveaux local, provincial, national, régional et international. Il est crucial de mobiliser toutes les parties prenantes, en particulier les autorités, afin de susciter leur engagement dans la lutte contre ces fléaux.

Seul un front uni et déterminé des médias peut briser le silence et faire avancer la cause des femmes et des filles. Ensemble, nous pouvons créer un monde où elles vivent libres de violence et jouissent pleinement de leurs droits. »

Divin Cirimwami

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